Et puis la vie, et puis la mort.

Et puis la vie, la vie, et puis la mort.

Mes cousins et mes cousines, tous les mêmes yeux, le même teint, les même pommettes et au fur et à mesure, les mêmes rides qui font leur chemin et qu'on retrouve plus loin sur les oncles et tantes. C'est frappant. En fait. On ne peut pas dire qu'on se connaît, mais on a beaucoup la même tronche, tous. Au milieu des drapeaux. Des grands drapeaux bleu, blanc, rouge. 5 en tout. Levés et baissés 3 fois. Sur le cercueil.

D'un côté, puis de l'autre, la famille, la valse des adn, et des secrets dans les racines de mon arbre. Je suis tout ça et puis en fait autre chose. Oui autre chose. On a les mêmes légos de construction pour des trucs, mais après, on peut faire des structures différentes. Et puis peut-être qu'au final tout ce ressemblera, qui sait? Le matin même je m'étais réveillée complètement désorientée après un rêve qui paraissait tellement vrai brodé de souvenirs qui datent presque de 10 ans et puis en plus je croyais que j'étais ailleurs, je cherchais le rideau. J'ai mis un temps à comprendre où j'étais et quand. C'est un peu le sentiment qui résume cette journée d'adieu.

On devait chercher des sources ensemble dans ton beau jardin que j'ai enfin découvert hier et on n'a pas eu le temps. C'était la première fois que tu t'interessais à ce que je fais dans la vie. Cette seule fois, tu m'as écoutée et tu as posé des questions et ça m'a fait vraiment plaisir. Tu avais changé, pris un peu de poids et ça t'allait bien, tu semblais plus généreux, moins cassant. Et tes yeux, ils étaient rieurs et même joyeux. Je garde cette image de toi, celle de notre dernière rencontre dans cette vie comme un signe que ça y est, je suis sur le bon chemin. Je te souhaite à toi aussi une belle ultime navigation, en paix.