Eclair

Comme un orage d'été, il a mis un temps à se former, monter en strates et sur-strates de cumulus gigantesques pendant qu'ici bas, sur les derniers jours, la torpeur devenait suffocante. La crainte du moment du chaos met en attente, attente du premier éclair, celui qui va se poursuivre du retentissant grondement qui prend toute entière en un frisson érectile, sanguin. J'aime cet instant. J'en voudrais un là tout de suite avec une pluie battante à faire vibrer les carreaux pour jubiler de libération... et puis me laisser envahir par cette sensation d'être si petite sur ma planète devant l'ampleur du bruit et du spectacle... que, quoique je fasse ou dise, rien ne semble alors avoir des masses de répercussions... je ne suis alors rien qu'une goutte d'eau dans l'océan.

C'est bon de se retrouver vivante... d'envoyer valser, de pleurer et de rire... Même si aux prémices du chaos, elle m'a quitté. Je préfère son rire et sa présence vraie à son amour contraint. Octobre arrive avec son lot de révolutions. Il va faloir que je sois honnête envers moi-même pour faire exploser ma vérité, mon authenticité trop meurtrie et brimée par ce métier. Prendre l'élan. Très bientôt je vais enfin pouvoir dire "cet ancien métier"...

Ce soir je chuchote aux oreilles du chat ngiyakuthanda...