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LezOptiMystik
5 avril 2010

Au pays de Jagu

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Au pays de Jagu, il y avait un arbre, un grand et fier chêne au tronc solide qui paraît-il accédait aux étoiles les plus scintillantes de ses longues branches déployées. Il suffisait de s'y adosser pour qu'un vœu transite à travers le géant jusqu'à ses feuilles. Il est sûr que ses feuilles contenant les souhaits les plus magiks s'envolaient le jour venu pour réaliser l'enchantement.

Un jour, une terrible tempête vint à faire ployer le chêne devenu vieux qui sombra de tout son long au pied du château qui lui faisait courre. Un vilain vint le tronçonner sous prétexte d'œuvre artistique, et raconta à chacun sur un écriteau que tout arbre ne sachant pas transmettre les vœux était un mauvais arbre. Il creusa même dans une branche les cercles de l'arbre pour revenir à 1993. Étrange signe d'un retour en arrière qui m'a fait froid dans le dos.
En touchant l'arbre, en bonne Elfe, je voulais lui dire combien je n'étais pas d'accord avec l'écriteau et encore moins avec la violence qui émanait du pauvre arbre tronçonné au milieu de la cour. Je sais, c'est tarte, mais un arbre c'est sacré quoi! Il avait rien demandé lui! La main sur l'arbre, c'est comme si j'avais senti ses racines et sa peine d'en être coupé pour se voir ainsi décharné en place publique: il y avait une émotion pure qui prend au cœur et qui est difficile à décrire. Pourtant, sur les lieux du drame, ce n'est pas le chêne meurtri que l'on retient mais toute sa magie qui rayonne autour: comme si chacune des larmes de l'arbre était devenue sources multiples, chantonnant gaiement à nos pieds, courant en zig-zag le long des sentiers, s'esclaffant en chutes joyeuses ou caressant lentement le poli de pierres...

Au pays de Jagu, il y a un chêne qui naguère régnait sur un parc. En mourant, il créa un endroit magik où les étoiles continuent à briller, où les sources pleines de vie dévalent les pentes. Au pays de Jagu, il y a un arbre qui m'a dit que même si parfois les évènements font qu'on croit se couper de ses émotions, elles restent éternelles, se transforment simplement en se multipliant pour s'écouler à partir de leur source, toujours libres et vives. Au Pays de Jagu, il y a un banc où j'ai senti mon cœur battre, il y a une proue où j'ai admiré l'immensité, il y a un port où j'ai senti que j'étais heureuse, fichtrement heureuse.

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