Black-Out saisonnier
Vertige du vide d'un mois de janvier, la vie en dormance comme la sève des arbres. C'est comme souffler sur la surface d'un lac en espérant y voir s'y former des rouleaux, un grain de sel dans l'océan, ça ne sert à rien.
C'était à l'automne qu'il fallait semer, pour qu'au printemps ça fleurisse. Faut croire que j'ai rencontré des bons jardiniers, parce que je sens déjà qu'au fond y'a des sourires et de l'enthousiasme plein le cœur qui vont éclore, mais c'est encore tôt, parce que ça serait mal venu de se prendre un coup de néant comme un coup de gel fatidique. Y'a rien qu'un vaste désert à l'horizon, alors autant hiberner encore quelques temps en attendant un soleil tranquille qui réchauffe.
Prendre le temps... de ne penser à rien, de végéter dans le néant improductif, dormir sous la double grosse couette, bâtir mes propres légendes, vivre sous mon avatar qui laisse ses empreintes colorées là où mes pas ont pu me porter, là où mes mains ont pu caresser et se réjouir de voir les graines que j'ai moi-même planté ailleurs, éclore et grandir sous d'autres chouettes couleurs et soleils.
... C'est quand mon tour?