Ces mots qui nous trahissent

Tous ces mots enchainés comme autant de débats intérieurs, comme si on pouvait lire dans les pensées qui nous traversent l'esprit. Tous ces mots éparpillés, par centaines et par milliers. Parfois sur une même journée, des sujets se recoupent, on pourrait presque croire qu'à force de se lire, les pensées coïncident ou se contrarient. Tous ces sujets jetés, inspirés, secoués ou suggérés. Blablabla de monologues autour de la planète.

Et puis vint le dialogue.

Échanges d'idées, échos, déblocages, encouragements, coups de gueule, prises de recul ou avancées. D'un coup peut être que les pensées éparses ont pris des courants pour mieux s'élever encore, encore plus haut. Prendre de la hauteur, ne plus se sentir seule avec ces tas de pensées. Trouver des points communs et les approfondir, se grandir, s'épanouir.

A tous ces mots qui nous entourent, derrière lesquels y'a une personne en vrai comme moi, c'est quand même un peu extraordinaire tout ça, de pouvoir partager des parties de nous qu'on trahit... en un sourire / trois petits points, un rire / point d'exclamation, une question / point d'interrogation, une affirmation / point... Tous ces petits bouts de soi envoyés à travers un rectangle lumineux. Des âmes qui se touchent sans matérialité, dans la liberté des pensées qui s'envolent aussi vite que dans le vent, revenant parfois comme l'union fait la force...

Comments

[L'Elfe]

Ouiiii!!

[Sophie]

J'y vois des deux oreilles et j'entends des deux yeux. Je suis de nouveau operationnelle .... Tu peux enlever ce masque de corsaire maintenant ... ;-)

[L'Elfe]

Marie: tu me fais sourire parce que ce coup ci... j'ai réussi à écrire... ce que tu aurais pu écrire à ma place ;o)

Blue&Green: Rho ben toi alors! Pour une fois qu'il fait soleil sur ma bretagne, tu te fais pluie!! Que nenni! Allez!! C'est un jour à aller sur les rochers et puis tu prendrais ta guitare! Oh oui!!! Après on se mangera une crêpe ou deux avec une bonne bolée :oP

Sophie: il y'a tant de belles choses dans ce que tu écris... Je reprend un café... ça m'inspire!

J'ai toujours aimé écrire. J'ai des cahiers et des lettres par dizaines et centaines. Je me suis souvent heurtée aussi aux incompréhensions avec la violence que leurs impacts peuvent avoir sur les émotions et les doutes en conséquences qui s'immiscent au plus profond de soi. Qu'ils soient légers, enjoués, nostalgiques, passionnés ou pas, les écrits transmettent la surface des émotions (ou l'absence d'émotion), en cela je pense que chaque écrit est intime... Et donc à recevoir... comme on reçoit une confidence.

C'est ce que j'aime dans les blogs, parce qu'on y découvre des gens qui n'ont plus peur des mots, qui les manipulent dans tous les sens avec brio et une aisance qui vraiment m'émerveille! Il y'a tant de façon de dire une même chose qu'il ne peut y avoir de façon erronée de s'exprimer. Il y'a des blogs que je ne lis que pour la beauté de l'enchainement des mots qui sonnent, crient ou s'écoulent, fluides et ingénieux. J'aime les écrits "empreintés", des personnes qui pourraient écrire sur d'autres blogs annonymes et qu'on repère quasi immédiatement pour le style, comme en peinture, ce sont des artistes des mots.

Virtualité ce n'est donc pas irréalité, je suis d'accord avec toi. Virtualité, je vois ça comme une surface d'ice berg, mouvantes comme ces glaçons qui, quelques soient les repositionnements montrent 10% d'eux même. A force de soleil qui fait fondre certaines aspérités ou de flocons de neige reçus, on finit toujours par voir l'ensemble... des facettes de l'ice-berg, mais surtout de ce qu'il voit! Parce que ce qui est extraordinaire dans la virtualité bloguesk, c'est que c'est un moyen de voir avec les yeux (ou l'œil... pardon!!! c'est le clavier qui a écrit tout seul...) de celui qui écrit. Et de là... on apprend à voir vraiment autrement les choses, et ça c'est une expérience sacrée de l'échange et du partage à mon sens.

PS: au fait ça va mieux ton œil? Tu me tiens au courant hein, que je puisse rouvrir les deux yeux quand je te lis <;o))

[Sophie]

A vrai dire, cette fenêtre lumineuse m’agaçait au plus haut point il n’y a pas si longtemps que cela. Et je la destinais uniquement à des fins professionnelles ou au profit de réservation de billets d’avion. Un outil froid et quasiment fiable. Bien sur, cela me servait aussi à lancer mes bouteilles a la mer remplit d’images, de mots a celle qui était de l’autre coté de l’Atlantique et qui attendait (je l’imaginais), le retour de la navigatrice en solitaire. … Bref. C’est a ce moment la que je me suis mise à penser (quelques instants seulement) que le Verbe ne portait pas tout en lui. Et qu’entre écrire et être lu et comprise, il y a parfois des fosses et des traductions aléatoires. Et puis comme tu le dit, je me suis mise à cette sorte de monologue. A écrire la juste pour écrire. Je ne dirais pas que je n’attendais pas une forme d’aide externe, mais ce n’était pas la démarche principale. Au moins, si mes mots et les idées ne m’avaient pas permis de garder l’Autre peut-être me permettraient t-ils de réparer certes partiellement cette déchirure en moi. Et d’un seul coup et en si peu de temps j’ai vu tout ces phares s’allumer, attentifs en écho, en parallélisme, sujets, axes d’observation, recul, partage, marche avant, marche arrière. Emotions même. De la plus belle étoffe.

Oui cette union fait la force. C’est une force qui m’était totalement inconnue et que j’apprends à apprivoiser. Même si j’éprouve quelques difficultés encore avec cette « virtualité ». Mais comme j’ai lu ailleurs « virtualité » n’est pas « irréalité » et derrière tout cela, il y a des Etres qui vivent et pour qui finalement le mot partage et don de soi a un sens profond, une vraie générosité. Et la, de mon cote de cette atlantique, au loin, parfois lorsque j’allume ce portable, j’ai l’impression de rentrer dans endroit apaisant. Je suis sure de vous y trouver a chaque fois. Je suis sure que ma journée m’emmènera juste un petit peu loin et que tous ces mots, toutes ces réflexions, toutes ces histoires partagées réelles ou imaginaires, ces rires, ces envies, ces musiques me rendront probablement un petit peu a moi-même. Petit à petit en touches de couleurs comme si « vous » sortiez de cette boite pour peindre ces tableaux lumineux qui encadre cet objet froid et inerte. Il prend vie, il s’anime … et moi je souris.

[blue green]

Ouh là là, ça y est, j'ai la larmichette à l'oeil les filles ;o)