sur les doigts de la main

Avec A., on s'était rencontré un vendredi 13 au bar des 4 vents. Après... de nos plus belles  terribles  et impressionantes disputes, les meilleures réconciliations ont toujours eu lieu un 13 et puis nos grands moments d'amitié aussi.

Hier on a causé sur msn jusqu'à 2h du matin. Moi ici, elle en Bolivie. Son voyage ne s'est pas passé comme prévu, y'a eu plein de galères dont la dernière au début du mois: on lui a chouravé son sac avec tous ses papiers, carte bleue, passeport mais surtout ses notes et ses photos d'archives pour son mémoire. C'était tendu. J'ai fait tout ce que j'ai pu pour lui donner un repère, être son phare dans l'inconnu, A. est née entourée de phares sur son île. Hier soir elle avait repris du poil de la bête, trouvé un moyen de rallonger son séjour pour rattraper les notes et photos perdues, battante comme j'aime à la voir, libre, belle. On parlait de sa petite vie en Bolivie, de ses dernières rencontres, notamment avec une historienne quand tout d'un coup elle m'a dit "et toi?"

Je ne sais pas pourquoi, j'ai fondu en larmes, des grosses larmes qui venaient de très profond. A m'a bercée patiemment de ses mots toujours si francs, si vrais qui touchent au plus profond. Le torrent de larmes est devenu digne des véritables chutes du niagara quand elle m'a dit: "je sais ce qui te tue en ce moment, tu n'as plus de rêves." A, c'est aussi mon repère. Il y'a peu de gens qui savent vous envoyer de la lumière sans rien juger, juste éclairer et redonner la liberté... Ca se compte sur les doigrs de la main. Je n'ai plus mal à la tête. J'ai envie de reconstruire des rêves... Il faut que je change.

Changer quoi? de boulot? d'endroit? de vision de la vie? Je ne sais pas bien encore... Mais une chose est sûre, j'ai retrouvé dans ce flot de larmes, ma liberté, ma joie de vivre. Oui il faut que je redessine, que je vive cette passion à fond et que je lâche vraiment du lest dans le boulot quitte à pas être au top, tant pis...  Quitte à changer, tant mieux. Je suis à nouveau un electron libre qu'on n'enchaine pas. Oui je crois qu'il faut que je commence par être moins exigeante envers moi-même et garder pour unique exigeance, celle de  prendre soin de mes rêves. Me ré-ouvrir plus grand à la vie, arrêter de me refermer sur moi-même pour tenir la pression de ce boulot. Tenir la pression de ce boulot ne m'épanouira pas, c'est dans tout le reste qu'est la solution.

En me glissant dans mon lit, j'avais le sourire hier soir. J'ai rallumé la lumière pour savoir .. le combien on était... lundi... on était le 13 :o)

Comments

[L'Elfe]

N'empêche, quand je sens le stress monter dans le boulot, du coup maintenant je concentre mon attention sur une image que je voudrais créer, et hop, ça me recentre. C'est magik!

[la fée]

Tu as bien raison de relativiser le boulot !
Et surtout, continue de dessiner, ca te va bien =)