Pâques et patratrak
Tain ça craint... J'ai passé déjà plus de la moitié de mes vacances... à avoir la migraine. Pas le petit mal de tête, non non, le truc nauséeux où la seule solution reste d'aller se coucher entre fièvres glacées et grelottements puis bouffées de chaleur et des raideurs de la nuque hyper atroces. Ca me fout les boules... jusqu'à mars, mes crises de migraines s'étaient vachement espacées depuis deux ans... et là ça me reprend en pleine face comme dans mes pires périodes.
"C'est nerveux" qu'on dit. Yes... P't'être bien que sans doute...
Aujourd'hui, vu que ça a l'air d'aller mieux, bien que comme après chaque grosse migraine je me sens comme si j'avais pris une grosse claque dans le cerveau avec la peur sous-jacente que ça me reprenne, j'avais décidé de rester dans ma maison pour peindre... et puis... ça pèle dehors. Mais avant tout, j'ai eu une crise aigue de ménage. Je sais pas vous, mais souvent j'oscille entre deux comportements paradoxaux: le premier consiste à étaler tout mon bordel artistique avec 4 à 5 créations en cours. En gros, tout est dans le salon et il est de mise d'enjamber l'argile sans mettre le pied dans le pot de colle pour bois ou de peinture... si possible sans s'appuyer au paravent qui sèche et qui risquerait de tomber sur la table où la pile de pinceaux cotoyant les galets, les bougies, les palettes de peintures, la ficelle, mes crayons etc. etc. risquerait de s'effondrer sur le chevalet dans un retentissant vlan bling crac glouglou paf et... Miaouu du chat Hélios qui dort sous ma dernière toile en cours...
Et puis quelques fois j'ai la crise aigue de propreté et de rangement. Ca m'a pris parce que ça m'énerve quand le plaid de mon canapé est de travers... sous les cd, les magasines, les câbles de raccord à l'ordi, les bouquins, les runes, les 7 derniers programmes télé et journaux... Bref... me voilà partie pour une scène de ménage de toute la maison.
Et puis... Et puis je me suis arrêtée sur le livre de Titouan Lamazou. Comme ça d'un coup: il trainait depuis des lustres sur mon pouf (toujours dans le salon!!) au grand mécontentement d'Hélios car c'est aussi un de ses endroits stratégiques (avec sous le chevalet) de séance de ronronnerie coconing. J'ai toujours voulu savoir dessiner les visages. J'ai bien regardé comment il fait, ça a l'air facile, en deux traits il recompose l'expression de chaque personnage, ce qui fait que c'est elle et pas une autre... C'est magique. J'ai réussi à calmer mon tremblement des mains... j'ai souvent les mains qui tremblent... Trop de tabac sans doute... en cherchant mon bloc à dessin. J'ai pris mes derniers supers crayons en graphite (sans renverser l'équilibre précaire des instruments de la table du salon que du coup je n'ai pas rangée) et j'ai tenté de faire pareil. Une fois, deux fois... 5 fois. Rien à faire. Ca ne ressemble à rien de rien. Et en plus je n'y prend pas de plaisir.
Alors pour m'offrir une petite gâterie artistik après tant de désarroi et d'efforts non récompensés, j'ai laissé aller mon crayon, flirté avec le grain fin du papier, défié ses limites (toujours ce cadre qui restreint). Et finalement... Finalement... je me suis dit que moi aussi je sais dessiner les expressions, je sais exactement retranscrire quelqu'un... Et même faire des autoportaits! Sauf que ce n'est pas un visage, mais des mains...