Comme dirait Elizabeth Tessier
Comme dirait Elizabeth Tessier, en octobre règne mars dans le soleil et paf c'est l'bordel. Enfin... vite dit en résumé... N'empêche je vais finir par y croire, pourtant j'affectionne le mois d'octobre car avant tout ça rime avec champignons et la cueillette des champignons, j'en vivrais que je serai la plus heureuse de toutes les Elfes du monde entier.
Mais voilà, en octobre, entre deux cueillettes y'a toujours un ensemble de trucs qui viennent titiller méchamment ma sérénité. L'année dernière c'était le bras de fer avec feu-viré ptit chef. Et bien pas plus tard que hier à 18h37 précises alors que j'avais à peine entamé les 7 premiers kilomètres pour rejoindre ma Zoulette, retentit dans ma berlingo le téléphone coupant sauvagement france inter et rien qu'un noir désir que je chantais à tue-tête "à l'envers à l'endroit" très approprié à ce post. C'était... je vous le donne en mille... NPC!!! Nouveau Petit Chef! ou le premier échange téléphonique de sa carrière avec l'Elfe. Je vous le donne en 10 000, ça a commencé sur les chapeaux de roue car il me demandait de préparer pour le lendemain matin la présentation de 4 nouveaux produits nutritionnels à l'équipe. Sauf que j'étais pile aux éoliennes, moment où sfr coupe et là pour moi-même j'en profite pour me dire "Ca commence bien, appeler à cette heure ci pour le lendemain matin, ça va me plaire tiens!". Mais va savoir pourquoi... sfr n'avait pas vraiment coupé... Ça... C'est fait.
Ce matin donc présentation de sa camelote dans un one woman show que le théâtre d'impro, on aurait dit que j'avais fait ça toute ma vie et non 1 simple séance en corse il y'a des siècles. Mêlant humour et dérision j'ai finalement réussi le pari de captiver mon auditoire (mais en fait en vrai, c'est souvent comme ça que je vend mes poudres de perlimpinpin mais ça faut pas le dire, c'est sérieux quoi la nutrition bordel!), bref, tout allait à peu près bien, j'avais l'esprit plutôt débridé niveau créativité quand le chef produit (un autre chef), motivé par la bonne humeur de ma prestation, finit par sortir une de ses putains de blagues homophobes dont il nous arrose régulièrement à tel point que je m'étais promis de me barrer à la prochaine lors de notre dernière réunion avec ce gros con. Sauf que... c'est un gros silence gêné qui a suivi sa blague ponctuée de mouarf mouarf bien gras, résonnant pour le coup tous seuls dans la salle jusqu'à un "ben quoi" pathétique. Et là ça m'a fait quand même un peu chaud au cœur de savoir que toute mon équipe s'était rangée derrière moi. J'ai donc pris sur moi avec un effort à rougir de colère jusqu'aux cheveux, mais j'ai tenu.
Mais alors quand ce con nous a imposé sa présence pour nous fliquer accompagner en élevage pour améliorer notre façon de vendre ses conneries, là j'ai vraiment failli exploser, mais mon équipe encore une fois était là, chaque paire d'yeux posée sur moi pour me dire "tiens bon, on est avec toi". J'ai pris donc mon agenda, et mon regard s'est posé sur un nom, le nom d'un éleveur qui ne peut absolument pas le voir en peinture depuis que ce con s'était débiné après lui avoir vendu un produit qui ne correspondait absolument pas à son élevage, me refilant le bébé et surtout la perte de la vente... vente biensûr déduite de mon salaire... il parait que je lui ai adressé mon regard le plus noir que noir pour lui annoncer distinctement cet élevage. Il l'a pris en pleine face, a voulu esquiver en prétextant que pas de chance ce jour là il avait déjà un rdv, quand une de mes collègues dit doucement "oh ben il n'y a qu'à décaler l'éleveur" Et PAF! Les sourires sur mes collègues "tu l'as eu". Travail d'équipe rondement mené, mais wahou, en tête à tête, comment je vais faire pour garder mon sang froid après un tel duel qui va encore faire causer dans les hautes sphères?
Pourquoi la hiérarchie ça m'insupporte à ce point? Pourquoi ils ne peuvent pas me laisser en paix surtout que je m'en sort plutôt bien voire très bien (trop?) que ce soit toute seule ou en équipe? Pourquoi je n'arrive pas à me raisonner et à rester zen? Pourquoi je ne lâche pas un millimètre de terrain quitte à rentrer en conflit direct avec autant de virulence? Pourquoi je ne peux pas m'empêcher de les secouer dans leurs croyances que les médicaments ça donne une mauvaise image de l'élevage en m'insurgeant que "si seulement ce n'était que ça, mais faudrait surtout atterrir et comprendre que les antibios n'ont certainement pas à être utilisés en préventif mais uniquement en curatif"? Enfin bref, m'étonne pas qu'on soit autant à hurler dans la rue ces temps-ci parce que le pouvoir qui passe par la force, ça ne m'inspire violemment pas du respect. C'est ça la réponse?