100% pure Elfe
Séminaire de 2 jours. Chefs et directeurs fagotés comme des pingouins avec des dents de requins aiguisées et grosses comme ça pour mieux te mâcher et t'écraser la tronche sous le rouleau compresseur du stress. Challenge commercial (étudié inaccessible) promettant monts et merveilles (enfin... selon leur idée des monts et merveilles)... Le tout... dans une salle de cinéma.
Je ne sais pas si c'était la salle qui faisait que je me sentais chez moi (j'ai un peu bossé 3 ans dans un ciné), je ne sais pas si c'est parce que j'avais encore mon pack elfik prêt-à-porter sur moi (contenant mon atèle et le bracelet multicolore de mes vacances avec la coiffure qui va avec), mais plus le rouleau compresseur se faisait pressant, plus ma rebelle attitude s'épanouissait à l'intérieur. Vas-y dis-moi comment je dois être, lave -moi le cerveau, oh oui encore! met-moi des étiquettes, range-moi dans tes cases, soule-moi de tes grandes phrases, vas-y fais-moi ton cinoch.
J'avais ma petite voix rebelle qui me faisait rire toute seule à l'intérieur quand, comme au spectacle, elle commentait avec malice la scène vivante qui déroulait ses actes sous mes yeux. Mais surtout c'était jubilatoire de ressentir une intense énergie qui me gardait complètement centrée sur moi-même, j'étais comme mes rochers, aussi solide, inattaquable, égale à moi-même, impossible à influencer. Je n'ai pas dit grand chose, comme d'hab... mais ce que j'ai dit a été apprécié parce que habilement placé. Je garde le recul, celui qui m'a inspiré que les laisser s'agiter dans tous les sens, c'est bien plus reposant que s'insurger bêtement à contre courant.
Quant à moi... j'ai regardé l'horizon. J'y ai vu émerveillée un grand dauphin solitaire s'amuser dans les vagues, libre de ses mouvements... puis tout au fond un orage se former et tonner de toute sa puissance un grand coup, une seule fois. La nature parle souvent mieux que moi, c'était exactement ça. Et c'était bon qu'elle soit là, avec moi.