Ma BULLE
Dans ma bulle, c'est tout rond, y'a plein de couleurs qu'on peut associer, des formes d'une beauté mouvante, parfois elles s'approchent, parfois restent, parfois s'évaporent. Le temps n'y a pas de prise et seul l'instant présent compte. Il y'a bien sûr des zones noires, où les vilaines choses s'y tapissent, mais les lumières gagnent toujours, même un trait de lumière suffit à vaincre la peur. C'est comme un coucher de soleil, il est toujours plus beau avec des nuages qui incendient le ciel... Il y'a souvent des airs sensuels du style l'album Dummy de Portishead, le baume de l'âme, aux résonnances du coeur qui bat... Il y'a mes pensées, libres qui virevoltent de plus en plus légères jusqu'au sourire intérieur ou la douceur qui berce si la tristesse m'envahit.
Je viens de finir une longue quête. Je viens de finir un long chemin. Devant moi il y'a un océan de possibilités. L'océan est infini et lisse jusqu'à l'horizon. Je me sens un peu perdue. Quand j'étais sur mon chemin, même si il était rudement compliqué, il y'avait une rage de vaincre, je devais être attentive à chaque signe pour prendre la bonne direction au bon moment, pour ne pas me perdre, pour retrouver mon chemin, pour surmonter les obstacles. J'ai appris à tout perdre pour devenir maîtresse de mon propre destin, de chaque pas effectué quitte à faire des erreurs, dans l'absolu néant des certitudes. J'avais pourtant pris mes repères.
A atteindre mon but, je me sens tellement désemparée! Je ne sais plus où mettre cette énergie qu'il m'a fallu injecter pendant 5 longues années. Je tourne en rond... Je sais que cette réussite me porte vers de nouveaux défis que finalement j'espère accessibles (je déteste l'inaccessible, ça me pousse à des autodestructions horribles), mais ces défis, il faut que ça soit de vrais défis, c'est-à-dire difficiles à atteindre... pour pouvoir donner le meilleur de moi-même. Je sais que j'ai fait fait un superbe chemin, et mon intuition me dit que j'ai trouvé ce qu'il me faut exactement maintenant, qu'un autre chemin s'ouvre et que tout ce que j'ai appris dans le chemin précédent sera absolument nécessaire pour le traverser, mais entre les deux chemins, la transition de deux mois m'angoisse... Fin de formation où l'ennui, la lassitude m'envahissent malgré tous mes efforts pour rebondir...
En même temps... je sais où je voudrais mettre cette énergie, seulement pour une fois les rythmes ne coïncident pas, et je risque de me prendre un mur que pour rien au monde, je n'ai envie de me prendre... alors l'angoisse ne fait que monter...
Alors que faire? Je connais pourtant ces temps de transition et d'attente, mais je ne m'y ferais jamais... Je sais qu'aussi inconfortables qu'ils soient, ils sont nécessaires pour que je me remettre en question sur ce que je n'ai pas eu le temps de traiter en chemin, qu'ils sont nécessaires pour faire le bilan et me grandir -prendre du recul-, et me sentir encore plus en harmonie avec moi-même et tout ce et ceux qui m'entourent. Il me reste donc ma bulle... et Paulo Coelho! J'ai trouvé un nouveau bouquin "comme le fleuve qui coule" le titre m'a fait sourire, parce que comme toujours plein de sens! Si y'a bien quelqu'un qui est en phase avec mes trébulations psycholoagitatives, c'est Paulo :o)) Et puis comme une guerrière de la lumière appelle les autres guerrriers de la lumière, on m'a donné un bouquin aujourd'hui: "Le prophète" qui est un recueil de pensées d'un libanais, parait que c'est absolument magnifique, alors je vous en reparlerais du fond de ma bulle ;o)