Le terroir (7): La leçon de stat elfik

Gnarffff pour m'énerver y'a pas mieux que de me parler Normalité Pouahhhh! Bah aux carottes, après l'expression numéro 1 de mon top des expressions du champ (souvenez-vous... "y'en a des qui..." <:o)), j'ai nommé l'expression préférée de mon boss qui s'intitule "c'est pas normal!". Qu'on parle de la taille des carottes, du temps, de la voisine, des derniers ragots sur les marins, ou de l'actualité (tiens d'ailleurs faudra que je revienne là dessus héhéhé!!)... bref d'un tas de trucs ultra-passionants, je sais qu'il va le dire et j'ai beau m'y préparer... ça me hérisse...

Qu'est-ce que la Normalité? La normalité, ce n'est rien que statistique, or les statistiques ça ne prédit rien. La normalité c'est un ensemble de données prises sur une population (au hasard ou non) par rapport à un critère précis. Ce critère peut être n'importe quoi: la circonférence en cm de votre poignet, le temps que vous passez sur mon blog, votre sexualité etc... Evidement la population choisie influe énormément sur les résultats!
Prenons un premier exemple: si vous prenez que des gens qui ont un ordinateur, qui aiment aller sur les blogs, et qui plus est, sont des goudous, j'ai plus de chance de voir un bon pourcentage de connections sur mon blog!
Deuxième exemple: la sexualité, si vous faites votre étude dans un bar goudou, wahouu vous allez en conclure que 98% de la population est goudou! Et c'est "normal"!!
Ainsi, dans ce dernier exemple, la moyenne de la population sera goudou et y'aura p't'être une hétérote et un gay en dehors de la moyenne. Bah la normalité, la norme, c'est cette moyenne! C'est donc être gouine!
On peut d'ailleurs parler de la même façon des marginaux, textuellement "en marge" de cette foutue moyenne, c'est-à-dire que dans la population choisie, ce sont les moins courants, les moins répertoriés.

Alors qu'on ne me parle pas de normaux et de marginaux pour dire n'importe quoi, ce ne sont que des termes qui n'ont aucune autre connotation que numérique, ce sont des chiffres et rien d'autre. Je ne suis pas douée en maths hein, pourtant les stats, quand c'est concret, c'est pas plus compliqué que ça! Ca sert à dire tout et n'importe quoi... Ca dépend de qui en parle, quelles sont ses références (la population à laquelle la personne s'identifie), ça dépend du critère, ça dépend aussi du nombre de personnes inclues (d'où ne pas prendre son cas pour une généralité)... bref c'est super, extra, méga, géantissimement subjectif...

Et encore! Je ne vous ai point parlé des corrélations!! Non parce que ça aussi c'est rigolo!! Prenez une population, allez, on va prendre la population des femmes bretonnes (bon après on peut déterminer une tranche d'âge, et touti quanti... passons), on va mesurer le tour en cm de leur poignet, on va déterminer une moyenne (ou norme) et puis les marginales (gros poignets et petits poignets). Ensuite dans cette même population on va compter les bi, les homos et les hétérotes (je n'ai pas oublié les trans hein, il s'agit exclusivement de sexualité... non parce que j'en vois qui piétinent et s'énervent dans le troisième rang là! Bon... ça y'est je peux poursuivre?? Rhooo c'est pas gagné les maths un soir de week-end avec vous!). Bon alors, la moyenne sera sans doute hétérote, et puis les marginales, ça sera pour les bi et puis les lesbiennes.
Et ben la corrélation est une formule mathématique qui sert à mettre en relation un rapport entre le tour en cm des poignets et la sexualité d'une même population à savoir ici dans cet exemple, les femmes bretonnes. C'est en fait comme une sorte de décompte du nombre de lez avec un poignet marginal, du nombre de lez avec un poignet "normal", du nombre de bi avec un poignet marginal et normal, idem pour les hétérotes. Le résultat visera à montrer, par exemple, que les bi sont plus nombreuses à avoir un gros poignet, les hétérotes un petit etc... Alors on peut faire ça avec le tour en cm des poignets mais aussi avec le nombre de grasses mat' des femmes, ou le nombre de soirs où les femmes voient un coucher de soleil dans une semaine, ou la texture de leur chaussettes! Brefffff... ce ne sont que des CHIFFRES!!! Ces chiffres qui tendent à tout prouver mais ce n'est qu'un jeu, une supercherie, ça n'a de plus aucun caractère prédictif!! Ce n'est pas parce que vous avez des chaussettes en laine, que vous assistez au coucher du soleil 5jours dans la semaine et que vous faites dix grasses mat' dans le mois que vous allez devenir lesbienne parce que la moyenne des lesbiennes tombe pile sur ces critères (critères absolument cruciaux en Binousie)... Nan vous rigolez mais n'empêche qu'on en voit partout des trucs comme ça!! "Ma fille ne joue pas à la poupée, j'ai peur qu'elle devienne lesbienne"... ça vous dit rien??

Merci de m'avoir écoutée jusqu'au bout, j'avais besoin d'extérioriser urgemment <:o))

Comments

[Elfe SyV]

du point de vue de la biologiste ça donne: chaque être est différent, déjà biologiquement, génétiquement, et puis si on va jusqu'au phénomène "jumeaux", socialement, psychologiquement, psychiquement... car il faut toujours prendre en compte l'environnement de la construction de l'individu, sa réaction envers l'environnement et puis son histoire... brefff, les étiquettes, les caractéristiques... c'est des points communs pris parmis tant de différences...

Pas vu ce film... c'est un film fantastique?

[blue green]

Ca c'est un des grands tords des économistes de vouloir mettre le monde entier sous équations mathématiques (étant une économiste, je me sens un peu marginalisée de cette tendance, merde je ne suis pas normale lol).

En plus ce genre de conneries peut mener à des dérives, comme exclure à l'avance des gens qui ne présentent pas certaines caractéristiques (ça me fait penser au film "bienvenue à Gathaca", je ne sais pas si tu l'as vu).

[Elfe SyV]

Les normes sont complètement aléatoires, puisque dépendent déjà de la population de référence, du "milieu" comme tu dis. C'est d'ailleurs même parfois déroutant pour celà de passer d'un milieu à un autre sans trop de transition, les valeurs sont complètement inversées et on comprend alors vraiment la subjectivité de la normalité...

[Jef (20six)]

certains sociologues doutent de la véracité du concept de normalité, voire même de normes ; de toute façon, déjà dans l'expression "populaire", elles, les normes, elles varient beaucoup selon les latitudes, selon les époques et selon les "milieux"