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LezOptiMystik
14 août 2015

Mon Man'O War

Mes poutres, mon nid douillet, sous les toits. Le grand boulot double que j'ai regardé pendant des heures par le velux et les oiseaux du matin: les pigeons, les mouettes, les corneilles, les moineaux, les mésanges et les pies. Mon lit de princesse, mon canapé de lecture et mon bureau de ministre. Tout est presque vide, en cartons. Ce n'est pas un adieu, je descend juste à côté, tout contre, dans 2 semaines. Mais ici c'était mon antre protecteur, ma cabane au dessus de la ville. Ici j'ai grandi, j'ai pleuré, j'ai ri, j'ai écrit, j'ai dansé, j'ai bu, j'ai embrassé, j'ai espéré et trouvé plein de solutions. Je me suis débarassée de beaucoup de chaînes qui me retenaient d'avancer, j'ai retrouvé la paix avec moi même. La douceur de ces murs, l'ambiance protectrice du lieu qui ouvre l'imaginaire. Si tout se tient, c'est ici qu'aura commencé mon bon chemin.

C'est le lieu le plus zen et la cabane la plus jolie qui m'a été donné de rencontrer grâce à un heureux hasard. Si ce lieu avait été une personne, j'ai eu la sensation d'être dans des bras aimants qui recueillent, qui écoutent et répondent à chaque interrogation, patiemment, et provoque des réponses toujours pour mon mieux être.Mais la collocation. Je crois avoir usé de toute ma patience. Là c'est le pompom avec la comtesse à la voix haut perchée saccadée par le tact tac de ses hauts talons qui résonnent dans tout le manoir, son mec qui la saute tous les soirs et sa mère qui ronfle comme une armée de bûcherons nains revenus d'une soulerie orgiesque.

Je descends dans la longère attenante, moins confortable, plus sombre, mais autonome. Les mêmes pierres. Il paraît même qu'elle ouvrait sur une chapelle qui n'existe plus. Les vestiges d'une ogive attestent sur un des murs. Je remettrai de la lumière dedans, je suis sûre que je trouverai un moyen d'y faire entrer toutes les belles énergies de dessous les toits. J'espère que je me sentirai aussi bien qu'ici. Manoir, mon beau Manoir, si j'ai un dernier voeu à prononcer, c'est que nous nous retrouvions juste à côté.

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